
Stéphanie Saint-Pierre
Stéphanie St-Pierre est détentrice d’un doctorat en histoire de l’Université de Montréal. Diplômée de l’Université Laurentienne, elle s’intéresse à l’histoire intellectuelle, au rôle de l’histoire dans la construction identitaire des populations en milieu minoritaire, aux représentations et à l’histoire de la francophonie. Originaire du Nord de l’Ontario, elle a travaillé comme chargée de cours à l’Université Laurentienne et à l’Université de Sudbury avant de s’installer dans la région de la baie Sainte-Marie. Ses recherches actuelles portent sur les représentations du territoire historique dans les historiographiques de langue française au Canada. Boursière du CRSH pour ses études doctorales, elle a aussi obtenu une bourse du CRCCF pour ses recherches sur le terrain
Communication : « Georgette Lamoureux : historienne et intellectuelle ». Voir la pragrammation
Résumé : Dans le cadre de cette journée d’étude, je me pencherai sur la production historique de Georgette Lamoureux. Née en 1910, Lamoureux sera fonctionnaire au Ministère des Affaires extérieures de 1945 à 1964. S’inspirant de ces expériences à l’étranger, elle fera paraître deux essais [1] avant de s’intéresser à l’histoire des Canadiens français d’Ottawa. Auteure d’une histoire d’Ottawa publié en cinq volumes de 1978 à 1986, elle signe aussi des chroniques historiques dans le journal Le Droit à compter du début des années 1970.
Georgette Lamoureux et son riche parcours serviront de balises à l’intérieur desquelles j’explorerai le rôle de la femme dans la production historique en milieu minoritaire. En m’appuyant sur la figure de l’intellectuel, j’analyserai la vie et l’œuvre de Lamoureux tout en dressant des parallèles avec le développement de l’historiographie en Ontario français au cours des années 1970. Si le panthéon des historiennes ne compte que quelques noms avant les années 1980, il importe de noter qu’elles se font encore plus rares à l’ouest de l’Outaouais. Témoin d’une époque, il y a fort à parier que les revendications féministes, nationalistes et linguistiques auront une incidence sur ses publications.
Si mes objectifs sont ambitieux, c’est que le parcours de cette femme inspire une approche englobante et polyvalente. Active dans le monde associatif et intellectuel, Lamoureux participe à la fondation de la Société des écrivains canadiens. Elle sera aussi membre de l’Alliance française d’Ottawa et du Cercle des femmes journalistes. Présidente de la Société d’histoire et de généalogie d’Ottawa, ses archives [2] font aussi état d’un fort intérêt pour la généalogie, parent souvent négligé de l’histoire.
[1] Visage de la Havane (1962) et Visage du Japon (1969).
[2] P50, Fonds Georgette-Lamoureux, CRCCF, Ottawa.