
Sophie Doucet
Sophie Doucet s’intéresse à l’histoire des femmes, de la famille, des émotions et du journalisme. Sa thèse de doctorat a analysé le paysage émotionnel d’une bourgeoise catholique, alors que son mémoire de maîtrise s’est penché sur l’idéologie de la journaliste Joséphine Marchand-Dandurand. Ses recherches actuelles, qui poursuivent celles qu’elle amenées lors d’un stage postdoctoral à l’Université Concordia, portent sur l’histoire des frères et des sœurs à l’époque industrielle.
Communication : « Des journalistes férues d’histoire : le rôle de l’histoire dans les écrits des premières journalistes québécoises ». Voir la pragrammation
Résumé : Cette communication analyse le rôle de l’histoire dans les écrits de femmes journalistes au tournant du XXe siècle. Le Coin du feu (1893-1896), fondé par Joséphine Marchand-Dandurand et le Journal de Françoise (1902-1909), créé par Robertine Barry, sont au cœur de notre propos. Pour ces deux pionnières du journalisme féminin, le journalisme est avant tout une œuvre d’éducation et leurs publications sont de petites « universités des femmes », selon la formule de Barry. Des universités dans lesquelles l’Histoire occupe une place centrale : l’histoire du Canada français, mais aussi l’histoire du monde, l’histoire littéraire et celle des « grandes femmes », ce qui révèle une vision historique traditionnelle, mais néanmoins audacieuse. Les deux journalistes, ainsi que plusieurs autres, telles que Léonise Valois, se servent de leurs tribunes non seulement pour diffuser des connaissances historiques, mais aussi pour créer de nouveaux discours sur l’histoire qui mettent en valeur les rôles des femmes et contribuent à l’avancement de la cause féministe. Pour ces journalistes, l’histoire n’est pas un thème marginal, elle est au cœur de leur stratégie pour l’ « émancipation intellectuelle » des femmes et des Canadiens français.