
Karine Hébert
Karine Hébert est professeure d’histoire à l’Université du Québec à Rimouski. Spécialiste en histoire des femmes, de la jeunesse (Impatient d’être soi-même, PUQ, 2008) et du patrimoine, ses recherches portent sur les questions d’identité, de mémoire et de représentation. Membre du Groupe de recherche Archipel (regroupement des chercheurs en patrimoine de l’UQAR), elle se préoccupe également des enjeux régionaux. À titre de vice-présidente de l’Institut d’histoire de l’Amérique française depuis 2015 et membre du comité des interventions publiques, elle s’intéresse à la place que les historiens et les historiennes occupent dans le débat public.
Communication : « Femmes et historiographie. La RHAF comme lieu d’intégration et de remise en question ». Voir la pragrammation
Résumé : Figure de la disciplinarisation de pratique historique au Québec, la Revue d’histoire de l’Amérique française a longtemps été, et reste encore aujourd’hui, l’expression de sa masculinité. Marginales durant ses 25 premières années d’existence, les femmes ont pourtant joué depuis un rôle structurant dans la production et l’orientation de la revue fondée par Lionel Groulx. Qui sont les femmes qui ont écrit dans la RHAF depuis 1947 ? Quels ont été leurs objets de recherche ? Ces questions ouvrent vers une réflexion plus large sur les défis qui accompagnent la reconnaissance des femmes dans la discipline. Ainsi, est-ce que leur intégration au sein de la pratique institutionnelle, ici représentée par la RHAF, s’est accompagnée d’un alignement avec les tendances dominantes ou si, au contraire, elles ont contribué à une redéfinition des approches et des objets ?
En abordant les modalités d’intégration des femmes à l’historiographie à partir du corpus d’une revue hautement institutionnalisée, cette conférence inaugurale espère mettre la table en vue des communications et des discussions qui, à n’en pas douter, permettront de redéfinir les frontières du champ de la production historique.